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Le projet NAAREA

NAAREA est une entreprise française qui propose de sortir des énergies fossiles grâce à un nucléaire de nouvelle génération, durable et innovant.

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Leïla Lévêque
2 juillet 2025

Du sur-mesure au standard : le nucléaire entre dans l’ère industrielle

Et si le nucléaire entrait enfin dans l’ère industrielle ? En s’appuyant sur les méthodes éprouvées de l’automobile ou de l’aéronautique (plateforme, modularité, gestion du cycle de vie), NAAREA applique à la conception de son réacteur une logique de plateforming, de qualité à grande échelle et d’anticipation, y compris en fin de vie. Une approche qui transforme un secteur historiquement peu standardisé au sens du plateforming en un système industriel cohérent, sobre et conçu pour durer.

De la plateforme automobile à l’industrialisation du nucléaire : une même logique de standardisation
Dans l’industrie automobile, la production en série repose depuis plus de 30 ans sur un principe fondamental : la plateforme. Il s’agit de fabriquer des composants en très grande quantité, puis de les assembler avec des modules différents pour créer une large gamme de véhicules. Ce modèle ne permet pas une personnalisation complète, mais il garantit une variété de produits adaptés aux besoins des utilisateurs, tout en maintenant des économies d’échelle essentielles à la compétitivité du secteur. Cette logique (produire des modèles diversifiés à partir de bases communes) a profondément transformé l’automobile en alliant standardisation et flexibilité.
Dans le nucléaire, une dynamique comparable est en passe d’émerger. Historiquement, chaque composant d’une centrale est conçu sur-mesure, souvent ajustée directement sur site. La vision portée par NAAREA vise à rompre avec cette approche. L’enjeu ? Fabriquer des modules standardisés en usine, en limitant les ajustements sur site. Grâce à cette modularité, il devient possible de concevoir des systèmes de production d’énergie plateformés tout en conservant une capacité d’adaptation aux spécificités de chaque projet. La fabrication en série, combinée à une réduction des opérations sur le terrain, permet des gains importants en coût, en délai et en fiabilité.

Modulaire et évolutif : quand l’industrialisation devient un levier d’optimisation continue
L’approche modulaire, appliquée ici au nucléaire, permet de faire évoluer les systèmes de manière progressive, sans transformation lourde sur site. Dans le cas d’un réacteur, les premiers exemplaires peuvent être produits selon un standard défini, puis bénéficier d’améliorations ciblées directement en usine. Par exemple, un ajustement sur le module de gestion des gaz peut être intégré sans modifier le module du cœur du réacteur ni remettre en cause l’architecture globale.
Une question légitime émerge : les premières versions ne risquent-elles pas d’être rapidement obsolètes ? C’est justement tout l’intérêt de la modularité et du plateforming. Chaque évolution est évaluée selon sa valeur ajoutée. Si elle s’avère structurante, elle peut être intégrée à une nouvelle version ou faire l’objet d’un rétrofit. Sinon, elle est simplement reportée. Cette flexibilité permet d’optimiser les performances tout en assurant la stabilité du système.
Au-delà de l’agilité technologique, cette logique ouvre la voie à de nouveaux modèles économiques. L’ajout de modules ou d’équipements complémentaires permet d’enrichir les usages et de proposer des services additionnels. La technologie devient ainsi un levier de performance industrielle et un outil de création de valeur.

Repenser la fabricabilité : un levier essentiel pour l’industrialisation du nucléaire
En production industrielle, le design to manufacturing est essentiel. En effet la taille, la forme et la configuration des pièces sont pensées en fonction des cadences, des contraintes de fabrication et de l’organisation des flux. Selon les cas, il est plus pertinent de produire un composant en une seule pièce ou de le diviser en modules plus petits. Ce choix détermine l’architecture de l’usine, les flux logistiques, les méthodes d’assemblage et la gestion des fournisseurs.
La clé de la compétitivité, dans ce cadre, réside dans la fabricabilité : la capacité à concevoir un produit non seulement performant, mais aussi simple à produire, de manière répétable, en environnement industriel. Cela implique une approche intégrée dès la conception, qui anticipe les contraintes d’assemblage, de standardisation et d’interfaces.
Dans l’automobile ou l’aéronautique, cette culture est bien ancrée. Elle reste encore peu présente dans le nucléaire, où chaque projet est souvent pensé comme une pièce unique. Chez NAAREA, cette logique industrielle est un axe structurant du développement. L’essor des technologies modulaires permet d’engager une production nucléaire enfin pensée pour la série, la fiabilité, la performance et la maîtrise des coûts.

Maîtriser la qualité à grande échelle : l’enjeu du licensing et de la capabilité
L’un des principaux défis de l’industrialisation nucléaire concerne le licensing : peut-on reproduire à grande échelle des équipements complexes, tout en respectant les exigences de sûreté, et de sécurité, les plus élevées ? À première vue, cela peut sembler contradictoire. Et pourtant, c’est bien la répétabilité qui devient ici un facteur de fiabilité.
Aujourd’hui encore, de nombreux composants nucléaires sont fabriqués à l’unité, selon des procédés peu reproductibles. En adoptant une approche industrielle fondée sur des processus normalisés, on gagne en homogénéité de qualité, en traçabilité et en robustesse réglementaire. Cette standardisation réduit le besoin de requalification systématique et sécurise la chaîne de production.
La notion de capabilité est ici centrale. Elle ne se limite pas au respect d’un cahier des charges : elle évalue la capacité réelle d’un processus à produire, de manière stable, des pièces conformes. C’est le socle de la méthode Six Sigma, qui vise un niveau d’excellence extrême : 99,99966% de pièces conformes, soit moins de 3,4 défauts par million. Pour y parvenir, il faut des processus ultra-maîtrisés, une variabilité minimale et une rigueur constante, du design initial jusqu’au contrôle qualité final.

Une approche industrielle au cœur de la vision de NAAREA
NAAREA n’applique pas l’industrialisation au nucléaire comme une étape secondaire : elle l’intègre dès la conception, comme une condition nécessaire à l’émergence d’une filière SMR fiable, compétitive et scalable. Loin d’une simple transposition mécanique des méthodes industrielles, cette approche traduit une conviction : le nucléaire peut gagner en agilité, en performance et en maîtrise, à condition d’être pensé dès le départ comme un système reproductible.
En structurant ses choix autour de la standardisation, de la fabricabilité et du cycle de vie, NAAREA contribue à faire entrer durablement le nucléaire dans une logique industrielle cohérente. Une logique qui ouvre la voie à une production en série, ultra fiable, sobre et maîtrisée et qui fait émerger une nouvelle génération d’acteurs capables de porter cette rupture.