Au-delà de la sûreté : penser la sécurité nucléaire dès la conception
Dans le nucléaire, protéger les installations ne se limite pas à éviter les accidents. Il s’agit aussi de prévenir les actes de malveillance, comme le vol de matières sensibles, le sabotage ou les cyberattaques. Car si la Sûreté a pour objet de protéger la population et l’environnement contre les risques techniques et accidentels, la Sécurité poursuit ce même objectif face aux actes de malveillance. C’est tout l’enjeu de la sécurité nucléaire que NAAREA intègre dès la conception de ses sites, en lien étroit avec les autorités compétentes, au premier desquelles le ministre chargé de l’Energie et le Comité technique Euratom.
Une exigence distincte, mais complémentaire à la sûreté
Complémentaire à la sûreté nucléaire, qui vise à maîtriser les risques techniques et accidentels, la sécurité nucléaire a pour objectif la protection des matières nucléaires et des installations nucléaires contre les actes intentionnels.
Elle concerne notamment la détention, l’utilisation et le transport de matières nucléaires telles que l’uranium et le plutonium, utilisées par NAAREA pour son combustible. En application du code de la défense, ces activités nécessitent une autorisation spécifique délivrée par le ministre chargé de l’énergie.
Un processus structuré et rigoureux
Comme pour la sûreté, la sécurité nucléaire s’inscrit dans un processus, étroitement encadré par les autorités. NAAREA devra démontrer que chacun de ses sites nucléaires est capable de résister à un ensemble de menaces validées par l’État. Cette démonstration de sécurité constitue le socle du dossier d’autorisation pour pouvoir détenir des matières nucléaires .
Dans cette perspective, NAAREA a engagé un dialogue avec le Haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS) du ministre chargé de l’énergie, autorité en charge de délivrer les autorisations.
Une première étape clé : le site accueillant l’ATCO et le réacteur prototype
Le premier site concerné par cette démarche est celui qui accueillera l’ATCO (Atelier Co-Combustible), futur centre de fabrication du combustible pour le prototype du micro-générateur XAMR®, et ce réacteur prototype. NAAREA travaille actuellement à la soumission d’un dossier d’options de sécurité, première étape structurante du processus, en amont de la demande formelle d’autorisation.
L’objectif : anticiper au plus tôt les points de vigilance, et renforcer la robustesse du projet avant même la phase de Detailed Design .
Une surveillance continue, du site au transport
L’autorisation de sécurité n’est délivrée qu’après vérification par l’autorité de la conformité des installations aux exigences. Le HFDS conduira ainsi des inspections sur le site avant l’arrivée des matières nucléaires, puis tout au long de l’exploitation.
Par ailleurs, la sécurité nucléaire s’étend au transport des matières nucléaires. NAAREA s’appuiera sur des opérateurs de transport autorisés pour ces opérations sensibles, notamment Orano NPS, seul acteur français habilité à transporter du plutonium dans les quantités mises en jeu dans nos futures installations. Une fois la matière réceptionnée, NAAREA en deviendra responsable, et les dispositifs de sécurité devront être pleinement opérationnels.
Une conception pensée pour la sécurité
Un des leviers majeurs pour NAAREA est l’intégration de la sécurité dès les premières esquisses de conception. Cette approche « security by design » permet d’optimiser les configurations et les coûts, limiter les surfaces d’exposition, et renforcer les protections dès le départ.
Une équipe d’experts en sécurité nucléaire est dédiée à ce sujet.
Anticiper toutes les menaces, y compris numériques
Les menaces évoluent, et NAAREA mène une veille permanente sur les menaces en lien avec les services spécialisés de l’Etat. Ces données alimentent les scénarios de référence utilisés pour dimensionner les protections.
La cybersécurité constitue également un axe stratégique : les systèmes de contrôle-commande, véritables cerveaux de l’installation, font l’objet de mesures de protection renforcées, pour éviter toute intrusion ou altération du fonctionnement.
Un cadre européen et international exigeant
En tant qu’acteur français, NAAREA agit dans le cadre des engagements internationaux pris par la France auprès d’Euratom et de l’AIEA. Cela implique un suivi rigoureux de la destination et de l’usage des matières nucléaires, exclusivement à des fins pacifiques. Ce suivi est assuré par le Comité Technique Euratom (CTE), un service du Premier ministre avec lequel NAAREA est en contact régulier.
Un dialogue est déjà engagé avec la Commission européenne pour anticiper les futures autorisations à l’échelle européenne, dans une logique de transparence et de coopération.
Une stratégie structurée et proactive
Chez NAAREA, la sécurité nucléaire n’est ni une contrainte ni une simple obligation. Elle est pensée comme un socle de confiance, intégré à chaque étape du développement du micro-générateur XAMR®. C’est en structurant dès la conception les exigences de protection, en dialoguant avec les autorités et en anticipant les menaces que nous préparons un déploiement responsable et pérenne de notre technologie.
Innovation, Sûreté et Sécurité : trois piliers indissociables de notre vision industrielle.
